Avant que j'oublie : normalement, les commentaires fonctionnent maintenant ! Désolé pour la boulette.

Comme promis je décris un peu plus ma situation ici, avec photos à l'appui.

Alors tout d'abord, le logement:

Chambre Vue 1

Comme vous pouvez le constater c'est en fait un logement pour deux personnes, donc je n'étouffe pas.

Chambre Vue 2

La boîte qu'on voit sur la deuxième photo, c'est mon "Welcome Pack" qui contenait tout ce dont on peut avoir besoin au moment de l'emménagement : de quoi se faire un dîner, savon/shampoing, même des céréales pour le petit déj'.. Rien à voir avec mon accueil au bâtiment G du CROUS, à l'époque :)

Concernant le boulot, comme certains d'entre vous le savent je suis à l'Universitat Autònoma de Barcelona, assez éloignée du centre-ville. C'est à peu près l'équivalent d'Orsay, mais les trains sont omnibus, donc le trajet plus long. À en croire José Carrillo (le professeur qui m'accueille ici), l'université date des années '70 où, sous couvert de décentralisation, le gouvernement éloignait en fait les étudiants et les "têtes pensantes" du centre-ville..

Je suis donc accueilli au département de mathématiques de l'UAB, et José m'a proposé de m'installer avec des doctorants, dans un "open space". J'étais assez partant, vu que c'est une manière facile de rencontrer de nouvelles personnes, d'autant plus qu'en entrant dans la salle, même si elle était vide, 9 bureaux sur 10 semblaient occupés. Étrangement tous ces étudiants semblaient travailler sur le même domaine: flot de ricci, hamiltonien. Bon en fait, c'est normal, je n'ai qu'un seul co-bureau: Daniel, géomètre de son état, qui m'explique que comme il n'y a jamais personne, il a un peu pris l'habitude de s'étendre (je le comprends tout à fait).

À propos des maths que je vais faire ici, j'en parlerai peut-être une autre fois, mais j'ai eu droit à une drôle de coïncidence concernant l'un des sujets que m'a proposé José.

Sinon, j'ai franchement du mal avec l'espagnol (comme se plaisait à me le rappeler Monica), pas tant pour le comprendre (je peux capter des bouts de phrases), mais surtout pour formuler des phrases correctes. Et c'est très vexant quand on essaie tant bien que mal de parler l'espagnol et que votre interlocuteur vous répond avec un anglais presque aussi approximatif. Pour l'instant ma fierté est d'avoir réussi à demander du liquide vaisselle (jabón [*] de lavavajilla, fallait le savoir) à l'hypermarché...

Au niveau de l'ambivalence espagnol/catalan, Daniel m'a un peu éclairci le schmilblick. Dans toute la catalogne, il est enseigné à l'école, en même temps que l'espagnol, mais c'est le premier qui est la langue maternelle. Si les catalans n'aiment en général pas parler l'espagnol, c'est pour lui essentiellement politique, et va de pair avec le caractère indépendant de la région vis à vis du pays. Mais de fait, lorsqu'ils voient un étranger comme moi baragouiner péniblement quelques mots d'espagnols, ils tolèrent :-)

En tous cas, ça m'arrange bien, car c'est vraiment totalement différent. Tout au plus, quand je l'entends cela me donne l'impression que c'est de l'espagnol, mais pour lequel cette fois je ne comprends aucun bout de phrase. À la lecture, par contre c'est effectivement assez proche du français, typiquement j'aurais dû écrire "matemàtiques" dans le sous-titre de mon blog.

Pour finir, une petite anecdote qui m'est arrivée aujourd'hui. Mais d'abord, je dois vous parler du CRM. C'est un centre de recherche indépendant de l'université, un peu comme l'IHP à Paris, mais avec uniquement des maths. Les locaux font partie intégrante du l'UAB (contrairement à l'homologue français). Je pense que cela explique en partie l'aspect "plateforme internationale" du département : il y a toujours des gens de passage pour plus ou moins longtemps (plus que dans les laboratoires que j'ai pu voir en France).

Je reviens à mon anecdote. Au déjeuner, José me présente deux de ses collègues, également de passage à Barcelone. Parmi eux figurait Maria Schonbeck, professeur en Californie, originaire d'Argentine. Après le repas, lorsqu'on s'est retrouvé seul avec José, il nous sort : "She's Ron Diperna's widow". Ça ne vous fait probablement rien, mais Ronald Diperna, c'est un peu une star des maths qui a écrit une série d'articles désormais classiques avec Pierre-Louis Lions (médaille Fields 1994).

Le monde mathématique est petit, c'est sûr.

[*] À ne pas confondre avec jamón, comme je l'ai fait en demandant mon liquide vaisselle...